Quand nos regards s'accrochent, parce qu'elle redresse bravement la tête ou lors d'une tétée, je me plonge dans ses beaux petits yeux bleus clairs et je crois me voir, j'ai parfois la sensation de regarder dans un miroir (rapetissant). Oui, plus le temps passe et plus je trouve qu'elle a mes yeux, cette belle petite fille.
Plus le temps passe et plus je me sens liée à elle, plus je reconnais en elle mon enfant.
Je n'ai pas trouvé cela aussi évident que pour mon fils, qui a eu le "privilège" (ou pas) de me faire mère et m'a violemment plongée autant dans l'amour incommensurable que dans l'inconnu et l'angoisse.
Cette fois, je savais ce qui m'attendait. Ce qui m'a permis de ne pas être submergée par le stress semble m'avoir aussi quelque peu déconnectée de mes pulsions.
Après un accouchement particulièrement intense qui a longtemps occupé mes pensées les jours suivants, avec la culpabilité de me savoir moins disponible pour mon fils, encore si petit, en ajoutant les nombreuses personnes présentes les premiers temps, qui tout en nous aidant, occupaient aussi l'espace et retardaient un peu la formation de notre nouvelle bulle ; il me semble avoir mis du temps à vivre pleinement cette nouvelle maternité.
J'ai moins reçu les sentiments en pleine figure que la première fois, ils se sont développés au jour le jour, pour finalement venir m'habiter toute entière et se mêler à ceux, toujours aussi vivaces, qui m'animent pour mon fils.
La naissance d'une nouvelle mère, ça prend aussi du temps.
Mais ça permet d'obtenir une belle "grande" famille... et qu'est-ce que je les aime mes petits indiens !!