(article suggéré par Hélène, même si je m'éloigne parfois un peu du sujet inital pour raconter ma vie... je suis pas synthétique du tout pour ceux qui n'auraient pas remarqué)
Bon, en gros, ce dont je vais vous parler, ce sont les réflexions dites "à la c.." que tout parent s'est farci un jour, quel que soit son choix ou son non-choix, qu'il l'ait demandé ou pas (plutôt pas en général), qu'il l'ait implicitement sollicité (oui, certains doivent le croire en tous cas) ou non... C'est un exercice auquel plein d'autres blogueuses se sont déjà livrées à ma connaissance mais j'avais quand même envie de me défouler apporter ma petite pierre à l'édifice.
Florilège...
Sur l'allaitement
C'est le thème pour lequel j'étais le plus à fleur de peau, marre d'entendre les mêmes idées reçues de gens n'ayant jamais essayé l'allaitement ou ayant arrêté très rapidement en étant persuadés que le biberon, c'est mieux, et qui prennent donc un mâlin plaisir à généraliser leurs difficultés ou à vous traiter de mère fusionnello-castratrice en vous balançant que "Moi, je donne(rai) le biberon, comme ça le père peut participer !".
Oui alors j'ai envie de dire, c'est très bien que les pères "participent" (génial, tu lui as envoyé une invitation à la naissance pour venir participer à une journée "je découvre mon bébé" ?) mais à la base, la nourriture, c'est quand même dans les seins de maman qu'elle se crée alors sans vouloir jouer les réacs bobo hyper nature maternante proximale etc etc, la bouffe, c'est le job de la mère, c'est comme ça (j'y peux rien moi) ! Qu'on veuille donner le biberon, OK. Mais qu'on vienne pas me dire que c'est pour le père ! Ni tenter de me culpabiliser pour mieux se déculpabiliser soi-même.
Bien sûr, j'ai eu droit au : lait pas assez nourrissant, aux seins pas assez plein (petits seins = seins vides, c'est bien connu), au lait maternel c'est trop liquide (Oh et puis cette couleur ! c'est étrange !), biberon le soir qui le calerait pour qu'il fasse ses nuits, etc.
Le pire, c'est quand une amie qui souhaitait donner le biberon à son futur bébé (et a finalement changé d'avis depuis, convaicue par son conjoint et les bienfaits pour la mère, d'essayer l'allaitement pour son bébé à naître dans 2 mois maintenant) m'a naïvement raconté cette anecodte : une amie à elle, qui allaitait et dont le bébé était devenu complètement "dépendant" du sein. Voyant cela, le pédiatre avait tranché : "Non mais ça va pas du tout là, Madame, il est dépendant au sein, il faut le sevrer tout de suite !!!" HEU... comment dire, QUOI ??? Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?? Elle me l'a resservie un jour avec d'autres explications et je crois qu'en fait, c'était un peu plus compliqué que ça (mais je me souviens plus du pourquoi du comment) mais ça restait quand même pour le moins étrange...
Je vais pas m'ériger en grande connaisseuse de l'allaitement devant l'éternel parce que j'allaite depuis 7 mois mais quand même, j'ai du mal à croire que ça puisse arriver (encore, qu'un médecin puisse sortir ça, ça me surprend plus malheureusement...) : et puis qu'entend-on par "dépendant" ? Qu'il a besoin de contact ? J'appelle juste ça "être un bébé" moi...
Sur le cododo
Alors, honnêtement, j'avais pas vraiment tendance à me vanter de pratiquer le cododo. Parce que je sais que c'est assez peu répandu de nos jours (même si de plus en plus avec la tendance "maternage" actuelle) ou alors que personne ne l'avoue, va savoir ! Et que je n'avais pas envie d'entendre les arguments des uns, les faux cautionnements des autres ou les anecodtes à la "Han !! tu fais comme tu veux mais moi, la cousine de ma voisine a fait ça avec son 1er fils et là, il a 12 ans et ils savent plus comment s'en débarasser et le faire dormir dans sa chambre...." (enfin, vous voyez le genre) ou encore "T'as pas peur de l'étouffer ?" (non, je m'en tape, au pire, on en fera un autre ! oui je sais, je suis horrible...).
Bon. Donc quand on me demandait aimablement "Alors, ça yest, il dort dans sa chambre ou toujours dans la votre ?" (sous-entendu son berceau est-il à côté de votre lit - déjà, c'est limite raisonnable - ou tout seul dans sa chambre à la dure parce que c'est la vie ma p'tite dame, faut bien qu'il apprenne), et bien heu... j'avais comme un temps de "latence" avant de répondre. Heu, comment te dire mon gars, qu'en fait, le petit, il dort DANS NOTRE LIT ?
"Ah non, son berceau est à côté de notre lit, c'est plus pratique pour l'allaitement tu vois !" justifiais-je sereinement.
Comment ça c'est pas courageux ? Oui mais au moins, ça clôt vite la discussion (normalement) et je n'ai pas besoin d'étaler ma vie-mon oeuvre-mes choix-mes combats devant tous mes voisins au pic-nic de quartier.
Ca n'empêche que je me suis beaucoup documentée sur la question. Enfin, documentée... On ne peut pas dire que la littérature du cododo soit débordante. Tout juste un demi-chapitrounet par ci par là dans les bouquins de puéricultre/grossesse/élevage d'enfants, et surtout pour ne pas prendre de position tranchée (en même temps, c'est sûrement mieux et plus respectueux des choix de chacun même si on est pas bien avancées), à part dire que quand même, il faut faire gaffe à pas étouffer le bébé (sans déc' ?) et que c'est pas top pour l'intimité du couple (en même temps, perso, mon intimité de couple était relativement chaste dans la mesure où la seule chose qui nous intéressait les 9/10e du temps, c'était de dormir). Et puis finalement, quand bien même un bouquin m'aurait dit "pas bien, risque de fabriquer un psychopathe à l'Oedipe jamais réglé", je pense que j'aurais continué à faire comme je le sentais.
Ma mère m'a un jour dégoté des extraits d'un bouquin qui allaient tout de même dans mon sens et m'ont fait du bien. J'ai réalisé récemment qu'ils étaient tirés du Concept du Continuum !
Sur les pleurs
Ah, les douces théories...
Conseil : "Essayez la technique de laisser pleurer (un peu mais pas trop, on est pas des monstres hein !) et d'y retourner toutes les 5/10/15/20 min..."
Vs.
Feedback sur le conseil : "Non mais si vous faîtes ça, il va voir que tant qu'il pleure, vous revenez donc il ne risque pas de s'arrêter ! Non, quand vous avez dit bonne nuit, vous pouvez y retourner 1 fois à la limite mais après, c'est tout. Sinon il ne comprendra jamais."
Ok... et si je vous dis merde ??
Non, sérieux, j'ai essayé une fois ledit Conseil : résultat, l'endormissement a pris 1h30.
1h30 de cris, de baisses d'intensité des pleurs avant que ça reparte de plus belle, de tournage en rond de Maman Sioux qui essayait de s'occuper à autre chose qu'à rester derrière la porte pour voir comment allait Pti Tonique. En plus, Papa Sioux était pas là ce soir-là, c'était juste horrible.
Ma voisine arrête pas de me dire qu'elle non plus n'était pas convaincue par le fait de laisser pleurer mais qu'un soir, ils ont décidé de le faire pour BB1 (qui devait avoir 3 mois, je sais plus) : ils se sont mis devant un film pour s'occuper l'esprit et l'ont laissée pleurer 2h (enfin, au bout de 2h, elle a lâché prise et s'est endormie). Ils l'ont refait le lendemain je crois et après, c'était fini.
Je veux bien croire que ça marche (quoique, Pti Tonique est un peu tenace quand même). Et sincèrement, je ne juge pas ceux qui font ce choix, on a tous nos limites où on se dit que c'est bon, on est plus capables de gérer les pleurs, ça doit s'arrêter (c'est mieux que de secouer bébé quoi, on est d'accord...).
Mais personnellement, je n'ai pas encore atteint mes limites (on en reparle quand il aura 2 ans et ne fera toujours pas ses nuits ! lol) et je n'ai vraiment pas le coeur à le laisser pleurer la nuit (ni le jour d'ailleurs).
Cela dit, j'ai constaté que parfois, quand je le mets près de moi dans sa chaise haute, pendant que je vaque dans la cuisine, et qu'il me tape une crise (je me tends en arrière, je rue, je pousse des cris gutturaux à faire pâlir d'envie le tigre le plus féroce) de j'en-ai-marre-d'être-là-je-préfère-être-dans-tes-bras-et-toucher-à-tout, ça peut marcher de le laisser s'énerver 5 minutes. Parce que quand même, il faut bien expérimenter la frustration de temps à autre (surtout quand j'ai les mains dans la bouffe ou que je veux aller faire pipi, pour être honnête...). Parfois (oui, je cède quand même plus vite que lui le soir), il s'arrête au bout d'1 ou 2 minutes et se met à me sourire et à babiller peinardement (quoi, vous connaissiez pas cet adverbe ?).
Pour en revenir aux remarques, on a bien sûr toutes entendu les traditionnelles :
- "Aucun bébé n'est jamais mort d'avoir pleuré"
Non, c'est vrai. Mais moi, j'ai besoin qu'il sache que je suis toujours là pour lui (surtout que c'est un peu un angoissé à la base... pourquoi ? heu, je vois pas...... ) et qu'il se bâtisse une bonne confiance en lui.
- "Laisse-le pleurer, ça lui fera les poumons" (ça, c'est plutôt de l'époque de ma mère, qui me l'a raconté)
- "Ce sont des caprices"
- "Il te teste" (mais bien sûr, et la marmotte...)
- "Non mais t'es sûre, tu veux pas le laisser pleurer la nuit ? A son âge, il n'a plus besoin de manger !"
Oui mais de câlins et de contact, il semblerait que si...
Après, les seules variantes sont les techniques et les durées de "laissage pleurer" proposées. Genre 30 minutes, ça va. Mais au-delà, c'est IN-HU-MAIN, on est bien d'accord ma p'tite dame ! Donc retournez-y au bout de 30 minutes au pire... etc
To be continued quand j'aborderai de nouvelles thématiques palpitantes, style la marche ("Quoi, il ne marche pas encore ? Moi, ma petite nièce a marché à 7 mois !"), la propreté, manger tout seul, s'habiller... et plein d'autres choses dont je n'imagine sûrement même pas que les gens pourraient se mêler !