J'ai plusieurs cordes à mon arc : mère épuisée mais comblée (de Pti Tonique 3 ans et l'Iroquoise 16 mois), rédactrice Web indépendante, squaw libérée, concubine intermittente (quand il nous reste 5 min), cuisinière de trucs rapides qui prennent toujours plus de temps que prévu, écrivaine à la plume de vautour, chevaucheuse de bisons dans les plaines autour de Lyon.
Ou quelques bribes de ces derniers jours que j’ai envie de partager.
Deux repas de Noel dont nous ne sommes pas ressortis le ventre tendu et la mine écœurée, pour une fois. Garnis juste comme il fallait, de mets fins et appréciés, justement dosés.
4 jours dans ma famille, 4 jours dans celle de Mr Sioux. Nous avons quasiment trouvé la durée parfaite. Des séjours sereins et dans la bonne humeur. Le sentiment d’avoir vraiment profité des uns et des autres cette année, d’avoir eu le temps d’échanger avec les gens, de partager des activités et des discussions avec eux. De me rapprocher de ma petite sœur avec le temps qui passe et la conscience aigüe que nous ne sommes pas prêtes de nous rapprocher géographiquement, par contre.
Le temps des jeux, jeux de grands et jeux de petits. C’est avec mes enfants que je reprends goût aux jeux de société et autres puzzles. Moi qui m’en suis toujours défendu, trouvant cela barbant et chronophage plus qu’apaisant, je prends plaisir à assembler avec lui les puzzles de Pti Tonique – ou plutôt à le regarder faire, comme il le demande, puisqu’il y arrive parfaitement bien, même s’il ne suit pas ma technique de « trier les bords et faire le tour d’abord ».
La preuve, j’ai même émis l’idée, il y a quelques semaines, de m’acheter un puzzle rien qu’à moi (puisque Pti Tonique ne me laisse pas toucher ses 50 pièces). Et Mr Sioux m’a entendue : un puzzle de 1000 pièces m’attendait au pied du sapin. Ca ne rigole plus, il va falloir que je m’y mette maintenant – et le paysage flou qui entoure l’éléphant de l’illustration sera sûrement autrement plus ardu à assembler que les scènes de Winnie l’Ourson et les bateaux de pirate de mon fils.
Je regarde ma petite Iroquoise de 17 mois gambader, déplacer des objets, positionner sa chaise pour atteindre une étagère, plus assurée que jamais sur ses deux jambes. Presque plus indépendante que son aîné de 2 ans ne l’a jamais été. Cette petite fille espiègle et volontaire me fascine, autant par ses mines de clown, ses traits fins et sa peau douce que par l’apparente contradiction entre son autonomie nomade et ses cris déchirants (« mamaaaaan ») lorsque je quitte une pièce ou sors de la maison. Tiraillée entre le bébé fusionné à sa maman (ou la maman fusionnée à sa divine petite fille ?) et la fillette qui veut être grande et faire seule – enfin, faire seule, ça a commencé dès 6 mois avec la diversification cela dit…
Un petit projet de réaménagement de la maison qui me motive et me rassure sur la pérennité de notre vie entre ces murs. Nous évoquons parfois l’idée de bouger pour des raisons professionnelles mais je ne me sens vraiment pas prête à quitter cette maison et à refaire des cartons – si ce n’est que ce serait l’occasion de trier et réorganiser (les jouets de Noël vont peut-être nous pousser à nous pencher sur la question).
Des moments de cocooning que l’on prévoit. Des moments simples mais que l’on ne s’accorde pas souvent, tous les deux sur le canapé le soir, devant un DVD choisi attentivement et après débat.
En même temps, une certaine hâte à (re)prendre le travail, à me lancer à 100% dans mon activité, à planifier le subtil équilibre entre prospection, production et création de supports de comm’ et de reporting. Obtenir les premiers retours de clients, réfléchir encore au positionnement, ajuster.
Une seule ombre au tableau : un souci rapporté il y a quelques jours par Pti Tonique, qu’il faudra régler avec l’école à la rentrée et où j’espère être entendue et voir les choses évoluer.
Mon petit garçon qui carburait hier à 39.6° de fièvre. L’une des raisons pour laquelle nous n’irons pas courir dans la neige et faire de la luge à 1h30 de chez nous, comme prévu. Mais finalement, ce n’est pas si regrettable.
Car il est doux de savourer ces journées qui s’écoulent doucement en famille, à la maison tous les quatre, en vacances à 100%.
Bien sûr, il y a toujours le quotidien, le matériel, le rangement, le linge, la vaisselle. Des débuts de préoccupation pour concilier autrement mes horaires de travail et les impératifs familiaux, l’organisation qu’il faudra totalement revoir à la rentrée prochaine, sans parler des démons à tenir à distance et de 2 ou 3 autres détails qui font le sel de la vie.
Mais pour l’instant, j’ai à peu près le sentiment d’être sur pause.
Je me dis vraiment : « Comme il est doux le temps des fêtes. »
« Le temps des bonheurs simples. »