J'ai plusieurs cordes à mon arc : mère épuisée mais comblée (de Pti Tonique 3 ans et l'Iroquoise 16 mois), rédactrice Web indépendante, squaw libérée, concubine intermittente (quand il nous reste 5 min), cuisinière de trucs rapides qui prennent toujours plus de temps que prévu, écrivaine à la plume de vautour, chevaucheuse de bisons dans les plaines autour de Lyon.
Dimanche matin, j'ai fait une expérience étrange.
La nuit précédente, ma fille s'était, comme d'habitude, réveillée 4 ou 5 fois (et nous avec). En plus, j'avais même eu de la fièvre. Donc pas un modèle de nuit régénératrice. Par contre, je n'avais pas eu à me lever.
Petite parenthèse explicative : Nous avons vainement tenté une sorte de sevrage nocturne et pour ce faire, seul Mr Sioux se levait et rendormait, autant de fois que nécessaire, l'Iroquoise, dans ses bras. On a laissé tomber. C'est épuisant, ça ne marche pas et on n'est pas sûrs d'avoir pris le problème dans le bon sens en plus (à savoir qu'il faudrait peut-être pluôt commencer par l'aider à s'endormir seule - mais là encore, aucun succès à ce jour). Et puis Mr Sioux part en déplacement toute la semaine aussi alors ça règle temporairement la question.
Donc, disais-je, une nuit sans me lever.
Et bien malgré un réveil et un lever à 6h30 (les seins accessoirement archi plein et le pyjama trempé, forcément) et un passage obligé par le tire-lait de bon matin, je me sentais une autre femme.
Oui oui, n'ayons pas peur des mots.
Psychologiquement disponible, calme, patiente et de bonne humeur.
Ça faisait 7 mois que j'avais oublié.
7 mois que je ne sais plus ce que signifie une véritable nuit de sommeil mais surtout, 7 mois que je n'avais pas réalisé combien cela affectait mon humeur et mon quotidien.
J'enfonce certainement des portes ouvertes avec mes révélations du style : "je dors bien = je passe une bonne journée" mais je vous assure que le manque de sommeil peut faire oublier certaines évidences.
Je vous jure que j'ai été heureuse de constater que ça n'était pas vraiment moi, cette personne un poil aigrie et excédée qui ne supporte parfois plus grand-chose à la maison et n'a plus la force de s'attendrir sur les beaux moments : en réalité, c'est bien le manque de sommeil qui me vole et me pourrit tout ça.
Desfois que je ne sois pas déjà assez motivée, ça donne vraiment envie d'y remédier... Mais COMMENT ?? On cherche encore... (et bientôt, je vous ferai la synthèse de tous nos tests, même si tout doit foirer - au pire, on apprendra ensemble que finalement, "faut juste attendre que ça passe". ARGH).
Voilà, il n'y a ni morale ni happy end à ce billet.
Juste le petit bonheur d'avoir savouré, durant quelques heures (parce qu'en début d'aprèm, la fatigue revient un peu quand même, faut pas rêver, vu le passif), un autre "moi" et d'être rassurée de constater qu'il existe encore, sous la couche de la phénoménale dette de sommeil et du quotidien souvent usant.
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La prochaine fois, je vous parle d'autre chose que de sommeil, promis ! (comment ça je vire obsessionnelle ???)
C'est prévu en plus, et c'est en brouillon mais ça demande un poil plus de réflexion et bon, le temps toussa, vous voyez quoi...