J'ai plusieurs cordes à mon arc : mère épuisée mais comblée (de Pti Tonique 3 ans et l'Iroquoise 16 mois), rédactrice Web indépendante, squaw libérée, concubine intermittente (quand il nous reste 5 min), cuisinière de trucs rapides qui prennent toujours plus de temps que prévu, écrivaine à la plume de vautour, chevaucheuse de bisons dans les plaines autour de Lyon.
Aujourd'hui, c'est notre adorée Mme Faithful, celle qui sait être à la fois cradingue et poète (mais surtout cradingue, sinon on se marrerait moins... quoique), qui va nous raconter son quotidien avec Le Troisième Homme, j'ai nommé "le foot".
Si tu es un gros retardataire, sache que les épisodes #1, #2 et #3 sont disponibles en VF.
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Le foot, c’est un peu comme un meilleur pote de mon mari que je pourrais pas saquer. En même temps, c’est lui qui nous a présenté, et ouais : en juillet 2006, c’était la coupe du monde, et la coupe du monde, c’est une très bonne occasion d’aller boire des canons à Paris. Un soir, j’y vais, je propose à un pote de venir avec moi, qui me dit qu’il peut pas, qu’il est déjà avec son meilleur ami, mais qu’on peut se retrouver après, pour boire d’autres canons. Ok. Et devinez qui était l’ami en question ? Bah MON monsieur Faithful bien sûr. Je suis tombée amoureuse presque instantanément de mon mari en maillot de foot et gueulant des blagues pourries aux inconnus dans la rue. Comment ça j’ai aucun goût ?
Ceci dit, après l’euphorie du moment, on s’est retrouvés tous les trois, le foot, mon mari, et moi.
I. Mon mari est un supporter
Et ouais, un vrai de vrai. Du coup une discussion entre lui et ses potes ça donne ça :
- Tiens, salut monsieur Faithful, ça va ?
- Moui, pas trop, on a perdu hier soir, donc on est releguable, et vu que le prochain match est à l’extérieur, ça va être chaud de la bite [NDLR : en fait, « chaud de la bite » c’est plutôt mon expression, mais j’aime bien l’idée de la mettre dans la bouche de monsieur Faithful, mwahaha]
Euh… plait-il ? Qui ça « on » alors que t’es resté dans ton canapé ? Comment ça ça va pas parce que onze mecs que tu connais pas ont pas été foutu de foutre un ballon dans un filet ?
Déjà, le supporting, je comprends pas le délire : perso, quand je passe la porte de mon travail, j’ai pas des footballeurs qui brandissent des banderoles « Fiers d’être faithfullyyours » en chantant « Qui ne saute pas n’est pas Faithfullyyours », alors je vois pas pourquoi je me casserais le cul pour eux.
Monsieur Faithful oui. D’ailleurs, quand on s’est installés ensemble, sa sœur m’a dit : « Maintenant on est bien avec les voisins, ils l’entendent plus crier à chaque match ». Oui, monsieur Faithful pousse des cris de putois quand il regarde le foot. J’ai beau menacer, m’énerver, supplier, rien n’y fait : il continue de gueuler. J’ai honte.
II. Mon mari est (était) un joueur de foot
Le premier footballeur dont j’ai été amoureuse, c’était Thomas Price dans Olive et Tom. Du coup, quand j’ai su que monsieur Faithful était gardien de but lui aussi, j’ai eu un petit pincement nostalgique et amoureux. Ca n’a pas duré longtemps. Le foot m’a pris mon mari. Pas mon mari entier, mais son genou. En jouant il y a trois ans, il s’est éclaté un ligament. Et il a rejoué. Et il s’est éclaté le ménisque. Et il a rejoué, jusqu’à ce qu’on se retrouve comme des cons aux urgences de 22h à 03h du matin un mercredi soir. Résultat : opéré la semaine dernière, cinq jours d’hospitalisation. Cinq jours à dormir avec le chat avachie sur le clavier de l’ordinateur pour pas flipper toute seule dans la maison, gros raout des cinquante ans de ma mère sans le mari, et maintenant, il a le cul vissé dans le canapé et je suis son esclave.
(Thomas Price, je t’aime toujours au fond de mon cœur)
Foot je te hais, j’aimerais que tu sortes de ma vie, j’en ai marre des soirées où je dors devant la télé plutôt que de périr d’ennui à regarder des villes que je ne connais même pas (genre Sochaux, Gueugnon, Monceaux-les-Mines…) s’affronter autour d’une boule de cuir pendant une et demi dans le meilleur des cas, j’aimerais bien que lors des repas de famille, mon mari et mon beau-frère ne passent pas leur temps à se refiler l’iphone pour regarder les résultats. C’est bon, je suis mariée, casse-toi maintenant .
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Alors les filles, à qui le tour de nous raconter ses déboires couplo-footeux ?