Je craque (un peu).
La reprise du boulot post-vacances ne m'a pas posé de problème (si ce n'est de savoir si Pti Tonique allait être bien chez ses nouvelles SuperNounous) parce que je me sens bien là-bas et que de toutes façons, je n'ai pas le choix alors autant bien le vivre. Et puis j'ai toujours mon mercredi salvateur aussi, ça aide.
La reprise, c'était chouette pour retrouver un rythme de fou qui ne me permette plus de cogiter à "pourquoi je suis pas enceinte, pourquoi j'ovule pas, encore DEUX semaines avant le rendez-vous chez le gynéco... qui ne me révèlera sûrement rien en plus pffff, je prends rendez-vous maintenant pour tester des méthodes alternatives ou j'attends ?, putain mon modèle familial vole en éclats, etc".
Et ça marchait. Je cogite moins, je m'investis dans ce qui fait mes journées (et bien plus encore) : blog, Vendredis Intellos, cuisine (je me remets à cuisiner vraiment pour Pti Tonique et ça occupe), gestion de l'intendance ménagère, courses, partages familiaux (oui, charger des photos sur Hellotipi, ça prend du temps), week-end chez des amis, ...
Finalement, on dirait que ça n'est pas une solution parce que jeudi soir, j'ai craqué.
Je sais qu'avec le blog par exemple, je me rajoute franchement des contraintes pour le fun. Mais ce fun, c'est mon petit coin à moi, mon loisir à moi. Papa Sioux, lui, il a besoin de faire du sport pour être bien dans sa tête, alors dans la mesure où j'arrive à m'en sortir seule de temps en temps, je prends sur moi et le laisse faire du sport un soir par semaine - d'ailleurs, c'était les vacances mais la saison va bientôt reprendre, GLOUPS au passage... Moi, je suis pas une sportive et surtout, je suis une frustrée de l'écriture alors ce blog, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Du coup, ne pas arriver à rédiger voire à simplement noter mes idées d'articles régulièrement, ça me perturbe. Ca m'énerve. Je me sens bafouée. Ca n'est la faute de personne mais je le vis comme une restriction, une frustration intense, au même titre que quand je ne trouvais pas le temps de manger pendant mon congé maternité.
Donc voilà, jeudi soir, j'ai vraiment craqué de voir ma maison en chantier perpétuel, sale (à mon goût). En plus, on ne peut pas dire que je me ménage ni que je procrastine - je le fais de moins en moins, je me force à faire la vaisselle tout de suite autant que possible par exemple. Mais à peine dans l'égouttoir, les casseroles sont à nouveau mises en service et reviennent remplir l'évier 1h après (oui, j'ai un lave-vaisselle mais ça lave très mal les casseroles, poeles et plats)...
Le ménage, c'est catastrophique. Je vais pas me plaindre d'avoir une grande maison mais c'est la misère à entretenir. Y'a des meubles sur lesquels des mois de poussière s'accumulent, j'ai honte. J'essaie déjà de faire les sols le plus souvent possible, parce que ça se voit (donc quand c'est propre, ça me donne le moral) et que Pti Tonique y traîne de très près mais la propreté et l'absence de tâches ne durent jamais - j'ai dit que j'avais honte ?
Je sais qu'il ne faut pas se mettre de pression, que la priorité c'est de se reposer, bla bla bla mais je ne PEUX pas vivre dans ce bordel, ça me déprime et une mère ou une conjointe déprimée, à quoi ça sert franchement ??
Alors jeudi soir, Papa Sioux a compris le message et il a rangé plein de trucs à peine arrivé, tout en s'occupant de son fils pendant que je montais pleurer et trouver du soutien sur Twitter dans ma chambre. C'est dingue comme il est efficace Papa Sioux quand il s'y met ! Quand je suis redescendue, ça n'était pas propre (faut pas exagérer) mais c'était bien planqué rangé, ça éclaircissait un peu l'horizon.
Bref, mis à part que Papa Sioux ne se rend pas malade pour les mêmes choses que moi (le bazar le gêne moins la semaine, mais il aime qu'on range le week-end quand même), ce qui m'épuise lui expliquais-je, c'est que je n'ai jamais l'esprit tranquille. Même si les choses sont à peu près en ordre (ou pas), il y a toujours une raison de réfléchir, d'anticiper, d'organiser - et je ne m'en rajoute pas par plaisir, c'est juste la vie quoi. Personnellement, je m'occupe des machines de linge par choix (y'a que moi qui sait qu'est-ce qui va avec quoi et quel programme mettre avec quelle dose de lessive - oui, un jour, je lâcherai prise) et de la bouffe pareil - parce qu'à la base, j'aime cuisiner mais encore faut-il avoir du temps pour ça.
Donc j'ai, dès que je franchis le pas de ma porte - voire pendant la journée - à peu près tout ça en tête :
- faire la vaisselle, c'est horrible tous ces trucs sales avec la chaleur en plus
- trouver une idée de repas pour Pti Tonique le lendemain et le réaliser
- trouver une idée de repas pour nous ce soir et le réaliser
- désencombrer la table de la salle à manger pour arriver à secouer la nappe
- étendre la machine qui attend depuis la veille, dépendre celle qui est sèche, la plier, faire des tas et en préparer de nouvelles
- AH OUI ! jouer avec mon fils que je viens juste de récupérer aussi !
- écrire l'article auquel j'ai pensé pour demain sur mon blog
- finir ce truc que j'ai promis à une twitteuse de faire et qui me fait pas mal cogiter...
- arriver à regarder un truc à la télé pour décompresser 2 min (non faut pas rêver non plus)
- faire le point sur le tas de courrier qui traîne : y'a-t-il des factures à payer, des échéances dans le tas ?
- merde, mon fils a faim au fait
- tiens, faudrait VRAIMENT que je nettoie à fond le plan de travail de la cuisine un jour
- putain c'est quoi tout ce linge à détacher qui s'entasse ! y'a ça aussi à faire, zut !
- faudrait que j'arrose les plantes aussi de temps en temps, pas étonnant qu'elles fassent la gueule
En fait, ce que je veux dire, c'est pas que j'ai PLEIN de choses à faire, je crois qu'on a toutes les mêmes au fond, c'est juste que mon esprit est sans arrêt A RAS BORD, FULL de chez FULL ! (Alors est-ce pour ça que je suis toujours la seule à craquer ? Parce que ça aussi, ça commence à me gonfler, d'avoir l'air faible comme ça... !!)
Papa Sioux, lui - à mon humble avis mais il me dira si je me trompe - il exécute quand il voit un truc qui traîne (s'il le voit) ou que je lui demande d'étendre une machine, de préparer une salade ou autre. Mais il n'a pas le poids de la liste des choses à faire en tête, il n'a pas le stress de voir cette liste s'allonger sans qu'aucun item n'y soit jamais vraiment rayé. Sans parler des travaux restant à faire dans la maison, j'en parle même plus !!! (ça, ça travaille d'ailleurs plus Papa Sioux que moi).
Et puis alors, just for fun, faut que je vous parle du repassage : avant que ma soeur ne vienne chez moi pour mon anniversaire en juillet, la panière débordait. On avait pris le pli (haha) de ne repasser les fringues qu'une par une le matin, au gré des besoins - même si ça ne me satisfaisait pas du tout. Du coup, au fond du panier, il restait des fringues d'hiver puisque forcément, on n'en avait plus besoin (donc aucune raison de les repasser) et même (attention, je vais vous faire peur) des fringues de grossesse !!!! Oui, que j'avais mises soit avant d'accoucher, soit pendant encore quelques semaines après ; puis, n'en ayant plus besoin, elles sont restées là. Et quand ma soeur est arrivée, un vendredi, elle qui aime le rangement et les choses carrées, elle a passé 1h30 à repasser et plier (mieux que je n'aurais pu le faire moi-même) TOUT ce qu'il y avait dedans. Elle avait même noté sur un post-it le nombre de t-shirt, chemises, pantalons... ahurissant !!!! [NDLR : c'est dommage, elle vit à Nantes alors elle passe pas faire du repassage tous les quatre matins !]
Sinon, pour conclure ce billet décousu et déprimant, j'en suis venue à dire jeudi soir à Papa Sioux qu'il allait vraiment falloir qu'on se le fasse ce week-end en amoureux pour décompresser... et puis même d'ailleurs, ça me ferait du bien d'être seule un moment.
comme ça par exemple. Peinarde, mon ordi, un thé, du calme... (un truc à grignoter aussi, ça serait pas de refus)
Là, je me rends compte que je fais du mal à Papa Sioux quand je lui dis ça, lui qui est si accro à notre cocon familial, qui est le plus heureux des hommes du moment que l'on est tous les trois. Moi aussi d'ailleurs ma famille me comble ; sauf que quand on est en famille chez nous, je pense à profiter mais aussi à toute l'intendance à gérer, à ce que je n'ai pas le temps de faire la semaine, etc. Il n'y a qu'en quittant ma maison que je parviens à avoir l'esprit plus libre... mais le problème est reporté et je retrouve ma maison dans l'état où je l'ai laissée - c'est en partie pour ça que c'était si dramatique jeudi soir, parce qu'on était pas là le week-end dernier.
Une fois que j'ai retrouvé mes esprits, quand j'y repense, je me dis que je suis incapable de partir seule un week-end en laissant mes deux amours seuls à la maison, en me privant volontairement de leur présence, c'est absurde. Mais que faire alors ?
Une première solution, suggérée par une amie sur Twitter hier, ça va être de prendre - à petites doses - une femme de ménage. Je sais, ça fait très "petite fille riche" comme problème (comme disait Mme Déjantée sur un tout autre sujet l'autre jour) mais si je constate que ça peut nous simplifier la vie sans trop réduire notre train de vie, ça se tente... Et puis je dois peut-être voir avec Papa Sioux comment on peut se répartir la "charge" des tâches dans la maison. Pas leur exécution mais leur prise en charge intellectuelle. C'est pas gagné parce qu'à l'heure où il rentre, je l'aurai pas attendu pour lancer une machine de linge ou passer l'aspi, c'est là que j'ai du mal à voir comment faire. Mais faut sérieusement qu'on réfléchisse quoi...
Et l'air de rien, même si je fais mine que "c'est bon, je relativise les doigts dans le nez", bin y voir plus clair sur ces histoires d'ovulation (or not) m'aiderait à agir dans un sens ou dans un autre (je parle pas de position là, bande d'obsédés !), à alléger mon esprit par l'action.
Enfin, tant que y'a de l'amour, y'a de l'espoir, hein ?
PS : ah oui, je vous ai pas parlé de mes horribles pustules/acné post-partum tardif que je me tape depuis 1 semaine sur la gueule aussi ? Bin ça aide pas, sachez-le !