J'ai plusieurs cordes à mon arc : mère épuisée mais comblée (de Pti Tonique 3 ans et l'Iroquoise 16 mois), rédactrice Web indépendante, squaw libérée, concubine intermittente (quand il nous reste 5 min), cuisinière de trucs rapides qui prennent toujours plus de temps que prévu, écrivaine à la plume de vautour, chevaucheuse de bisons dans les plaines autour de Lyon.
Si je ne suis pas très présente par ici ces temps-ci, c'est parce que je ne veux pas risquer de faire chuter le taux de fécondité si honorable des femmes françaises (mais si, c'est une excuse comme une autre). Sérieusement, j'en chie ! Sachez le.
Bon, si j'ai réussi à écrire ce petit billet, c'est que ça s'arrange quand même un peu avec le temps - on sent qu'on se dirige lentement mais sûrement vers le cap tant attendu des 3 mois. Non pas que ma fille souffre de beaucoup de maux qui pourraient enfin s'apaiser à 3 mois de vie (comme ce fut le cas pour son frère) mais parce que, semble-t-il, c'est aussi le temps qu'il faut pour se remettre à niveau (un minimum en tous cas) personnellement, rééquilibrer son quotidien autour de ce nouveau petit être dont les besoins doivent s'intégrer au rythme de la famille préexistante, créer des liens très forts avec lui, se rendre compte que l'on est encore plus heureux (et ce quoi que l'état de la maison suggère).
Alors ces derniers temps, étrangement, toutes les idées de billets qui me viennent n'ont que peu à voir avec la maternité : désespoir quant à la possibilité de trouver des solutions aux situations difficiles et épuisantes que je vis actuellement ou juste grand besoin de s'évader ? En tous cas, aucun de ces billets ne trouve le temps de s'épanouir sur le clavier pour l'instant.
Et puis des tas de questions, d'idées, de petites remarques me trottent dans la tête au cours de la journée. Des choses dont je me dis qu'elles pourraient constituer un plus ou moins long billet. Mais celles-ci non plus, je ne trouve pas le temps de les développer et l'idée s'en va comme elle est venue. Sans compter que j'ai tendance à me censurer et que je ne me vois plus raconter ma vie comme j'ai pu le faire au début de ce blog. Non pas vraiment par pudeur mais... je ne sais pas. C'est une évolution dans mes besoins d'interaction (dont les sujets ont donc évolué), surtout, et puis dans ma façon d'être mère, aussi.
Mais parfois, je me dis, je me demande... De petites choses que je vais tout de même écrire vite vite, avant d'aller me coucher...
- c'est étrange comme en présence d'une autre personne, on peut regarder ses propres enfants différemment, comme à travers les yeux de l'autre qui lui ne les voit pas comme nous tous les jours. Et ainsi redécouvrir, sous la fatigue et l'habitude, s'emerveiller des sourires et des blagues de son fils (qui m'épate chaque jour avec sa compréhension et sa pratique du second degré), se sentir fière de ses capacités de raisonnement et de la malice dans ses yeux, se dire que même si c'est dur, on dirait bien qu'on le rend heureux, l'air de rien, ce petit bout !!
- en fait, ma vie, mon couple, ne sont pas forcément plus forts que ceux des autres. Si l'on ne trouve pas le temps de se parler, en faisant fi du rangement, de la télé, du linge, d'Internet, des enfants un peu aussi... On n'ira pas loin ! Le signal d'alarme a retenti. Sans drame mais suffisamment étrangement pour attirer notre attention à tous les deux, fondateurs de cette petite tribu par amour, mais aussi compagnons de vie, engagés à veiller l'un sur l'autre.
- influe-t-on sur le tempérament de nos enfants ou ceux-ci sont-ils prédéterminés ? Vous avez 4h. Non sérieusement, c'est une question qui est revenue régulièrement ces temps-ci au vu des grandes différences entre mes 2 modèles de petits Sioux (mais quelle mère ne s'est jamais posée cette question en regardant sa progéniture ?). J'espère en faire un petit billet prochainement.
- wahou ! Déjà 2 grossesses d'écoulées (enfin, "déjà"... je n'ai pas toujours dit ça !). Déjà 2 naissances (et un certain cheminement entre les deux). Déjà 2 enfants, surtout. Et dire que si je souhaitais me conformer au taux de fécondité actuel, je pourrais m'arrêter là (je n'ai pas encore trouvé comme faire 0,1 enfant). Je pourrais, aujourd'hui même, remiser les vêtements de grossesse (enfin, pas tout à fait, je vais en avoir encore besoin quelques mois pour être honnête....), revendre les petits vêtements en 1 et 3 mois, me débarrasser de certains articles de puériculture, refiler les livres de grossesse, bref, faire le grand ménage. Ma mère s'est arrêtée là (bon, pas vraiment volontairement cela dit). 2 enfants. Déjà beaucoup de travail en perspective pour les années à venir. Déjà 2 sacrées choses de faites. 28 ans et 2 enfants. Un petit bilan qui sent bon l'épuisement mais surtout les tétées yeux dans les yeux, les "câlin, maman !!", les bisous dans les petits cous tout chauds et sur les petits bidons tout ronds, les petits bouts qui trottent en couches et les enfants endormis contre soi, quelque soit l'âge.
Mais si aujourd'hui, je ne suis absolument pas pressée de remettre ça, je sais que mes tripes m'en réclame toujours au moins un de plus. Nous verrons en temps voulu.
Voilà les différents états de mon esprit, en ce moment.
Et pour fêter ça, nous partons demain pour une petite semaine de vacances à 4 tant attendue, dans le Sud de la France. Là où il y aura sans doute un peu de vent, on l'espère beaucoup de soleil et puis surtout, là où nous serons plus que jamais ensemble, pour se retrouver et profiter vraiment les uns des autres. Une coupure qui arrive à point nommé.