Ce matin, sur le chemin du boulot, dans ma voiture, je me suis surprise à me sentir "bien". Non pas que je me sente mal tous les matins en allant au boulot ! Juste endormie et vaseuse en général, comme un lundi matin après une nuit (relativement) pourrie grâce aux multiples réveils de Pti Tonique.
Mais ce matin, c'était différent. Parce qu'aujourd'hui, il fait doux dès 8h du matin (11°C par chez moi) et il y a du soleil.
Déjà la semaine dernière, j'avais réalisé combien la présence d'un beau soleil éclatant de bon matin (parce qu'après en journée, je ne le vois plus trop, occupée que je suis devant mon merveilleux ordinateur) pouvait me donner de l'entrain et de la motivation. En fait, c'est ce que je me dis à chaque fois qu'il y a du soleil. Preuve que même si je ne m'en rends pas compte le reste du temps, parce qu'absorbée par mon quotidien, ça me manque quand même un peu.
Je dis que ça me manque parce que je suis originaire du Sud de la France et que par ici, dans ma campagne iséroise (qui me plaît tout de même beaucoup), on ne peut pas prétendre que c'est aussi ensoleillé.
Tout ça pour dire que ce matin, le soleil me rappelait mes trajets en voiture matinaux du printemps dernier, enceinte de 5 ou 6 mois. Le seul soleil a su me faire replonger dans mon état d'esprit et mes sensations d'alors.
J'ai toujours dit autour de moi que j'avais aimé l'expérience de la grossesse mais pas au point de me sentir flotter sur un petit nuage en permanence ou comme shootée d'hormones du bonheur pendant 9 mois. Vous allez me dire, il n'y a que dans les livres qu'on nous fait croire ça, c'est rarement aussi simple. Et bien je connais quand même des amies qui ont vécu ça de la sorte, comme dans les livres : ivresse et bonheur de porter la vie 24H/24 ! Pour ma part, malgré mon bonheur certain à l'idée d' "être deux" (en 1) et d'accueillir prochainement un petit gigoteur (oui oui, déjà dans le ventre !), je me sentais quand même toujours les pieds sur terre.
Finalement, je me demande si je n'avais simplement pas conscience que la grossesse me rendait joyeuse la plupart du temps. Ou alors c'est simplement la magie de la nostalgie, le charme des souvenirs où tout paraît toujours idéal, plus lisse et plus beau (et moins douloureux : cf. accouchement et déjà quasi impossible de me rappeler précisément la douleur des contractions pour ma part....).
Toujours est-il que ça fonctionne. J'ai eu envie de revivre ces instants de plénitude, de joie de toujours se savoir (plus ou moins) discrètement accompagnée, de sentir la vie s'agiter et s'étirer dans mon ventre, de m'interroger impatiemment sur les traits du visage de mon futur bébé, de m'imaginer prononçant le prénom tant débattu et malgré tout si abstrait, de caresser mon ventre et de me surprendre à lui trouver une circonférence sans cesse élargie, de vérifier sous la douche si je parviens encore à voir mes pieds sans me pencher, de découvrir un matin que même le pantacourt de grossesse acheté au 2e trimestre me sert à présent les hanches ou encore de savoir que dans quelques mois, une avalanche d'amour viendra à nouveau envahir notre foyer...
J'espère que malgré le travail, le quotidien et mon temps très occupé par Pti Tonique, je saurai profiter intensément de ma prochaine grossesse et mettre au monde un petit frère ou une petite soeur qui aura la même joie de vivre que son aîné (qui n'attend heureusement pas le soleil pour ça) !
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