Ce n'est pas le billet que j'avais initialement prévu aujourd'hui mais mon "actualité" existentielle a bousculé le petit calendrier établi... et c'est bien connu, il faut battre le billet tant qu'il est chaud !
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L'allaitement, ça a toujours été une "évidence" pour moi, pour reprendre l'expression rebattue.
C'est une question qui ne s'est jamais posée, c'est un rapport à mon bébé que je n'envisage pas autrement (ou alors sous peine d'en avoir des sueurs froides d'angoisse) et qui a toujours été possible, malgré les mauvais conseils la première fois, qui auraient tout pu faire foirer - lucky me.
Pourtant, dans notre société moderne, garder la proximité physique mère-enfant que nécessite l'allaitement n'est pas chose aisée. Le principal obstacle étant bien souvent la reprise du travail de la mère, a fortiori quand elle a lieu à la fin du congé maternité, précisément où l'allaitement se met en place et commence à rouler. Pour ces cas-là, on n'a pas trouvé plus simple que le tire-lait et j'ai pu par 2 fois (et c'est encore le cas) poursuivre mes allaitements grâce à cette technique (et à un bureau individuel au travail... à l'époque où j'avais encore un travail, bien entendu).
Mais il y a d'autres situations personnelles qui peuvent questionner l'allaitement.
Personnellement, je me rappelle encore très bien de ce rendez-vous avec ma sage-femme, lorsque Pti Tonique avait 8 mois. Je voulais évoquer avec elle mon absence de retour de couches et mon désir de retomber enceinte, ce que nous souhaitions ardemment, Mr Sioux et moi, malgré le jeune âge de notre fils (grands fous que nous étions). Bien sûr, j'avais dans l'idée que mon allaitement "long" n'était pas étranger à ce retour de couches qui se faisait attendre et j'étais tiraillée entre mes deux désirs. Pour autant, je ne me voyais pas sacrifier l'allaitement de Pti Tonique a une hypothétique grossesse (qui supposait, de sucroît, un hypothétique retour de couches immédiat ET une hypothétique fécondation dans la foulée) alors j'ai attendu patiemment et savouré encore un peu cette chance qui nous était donnée. A 14 mois et des poussières, cette étape de notre relation et de son alimentation s'est finalement effacée tout en douceur, ne nous (me) laissant que les meilleurs souvenirs... Et la promesse de recommencer bientôt puisque j'ai appris ma nouvelle grossesse environ 2 semaines plus tard !
Pour autant, j'en avais vécu des tergiversations intérieures ! J'en avais fait plusieurs billets, d'ailleurs (d'abord ici, puis là et là).
Cette fois encore, il semblerait que les aléas de la vie ne me laissent pas l'esprit libre quant à mon allaitement. Oh non, ni sevrage, ni petit 3ème en prévision.
Juste une Iroquoise dont la diversification se fait (vraiment) à son rythme et qui, à 9 mois, a une alimentation encore composée à environ 70% de mon lait (voire 100% selon son humeur... Et au mieux 60% les bons jours à la crèche, où elle mange plus volontiers qu'à la maison), en direct ou tiré.
Dans la mesure où je continue à tirer mon lait 2 fois par jour, ma lactation actuelle est bien supérieure à celle que j'avais pour Pti Tonique au même âge - lui ayant très rapidement investi la nourriture "solide" et délaissant les biberons chez la nounou au profit des yaourts, j'ai arrêté de tirer mon lait en journée à ses 9 mois, les tétées commençaient à être moins fréquentes en semaine et globalement moins consistantes quand elles avaient lieu.
Bref, "Où le problème exactement ?" êtes-vous en train de vous demander...
Le problème concerne le fait de pouvoir m'absenter dans les semaines ou mois à venir, pour une durée supérieure à une journée. Bien entendu, tout le monde survivrait : ma fille aurait des biberons de lait maternel ou de lait en poudre selon les stocks... mais MOI ! Que ferais-je de tout mon lait ?? (et après un épisode de gastro avec tétées à fond pendant 2 jours, on peut effectivement parler de TOUT mon lait, il faut presque que j'en tire pour me soulager tellement elle ne tète plus à la hauteur de ce qu'elle stimule ces derniers jours !).
Parce que voilà, il va certainement falloir que je bouge pour raisons professionnelles (enfin, pseudo-professionnelles, entendez par là bilans, formations, etc) et dans ce cadre-là, non seulement ça sera difficile de tirer mon lait 1 ou 2 fois par jour mais en-dehors de ça, que ferai-je de tout le lait tiré pendant 2 jours ? Tout dépend où je serais hébergée mais même si j'ai la possibilité de le conserver au frais, il faudrait que je rentre chez moi avec une glacière sous le bras... et que je passe mes journées à tirer donc, pour ne pas être engorgée !!
Et puis aussi, soyons honnêtes, que se passerait-il pour ma fille, toujours prompt à se jeter sur sa mère en temps normal ? Comment vivrait-elle cette nuit de séparation sans possibilité de tétée ? Ce ne serait pas un peu brutal alors qu'elle n'a toujours connu que ça depuis qu'elle est née ? (et puis, petit détail : je crois qu'une si "longue" séparation serait un peu brutale pour moi aussi. Hem...)
Et ne risque-t-elle pas de bouder le sein à mon retour ??
Mes questionnements me paraîtront sans doute futiles le moment venu, lorsque j'aurai trouvé la solution ou qu'elle se sera imposée d'elle-même. Mais comme toujours, mes angoisses s'apaisent mieux en les écrivant et en les partageant alors c'est ce que je fais.
Pour l'instant, je n'ai pas programmé d'absence de plus d'une journée. Mais j'ambitionne quand même de suivre les formations qui s'avèreront être les plus appropriées et je ne veux pas me limiter dans mes aspirations à long terme (qui me sont par ailleurs aussi essentielles que d'avoir le sentiment d'offrir le meilleur à mes enfants) pour cause d'allaitement.
Et d'un autre côté, je n'envisage pas du tout de stopper ou de réduire prématurément mon allaitement, si c'est ce que ma fille réclame encore à ce jour.
Car, comme je le disais en préambule à ce billet, l'allaitement, ça fait partie de moi, c'est une relation maman-bébé que je ne voudrais différente pour rien au monde. C'est dans mes tripes.
C'est compliqué...