Contrairement à ce que je pensais et plus insidieusement que je ne le croyais lorsque j'en parlais là, la parentalité a quand même beaucoup changé mon couple. Difficile qu'il en soit autrement, bien sûr. Mais je crois que nous nous sommes tous les deux tellement investi dans notre parentalité que nous en avons oublié pourquoi nous avions voulu devenir parents.
Au départ, avant l'arrivée des deux plus belles choses qui nous soient arrivées, il y avait en effet nous deux - d'ailleurs, avant les deux petites merveilles, c'est NOUS DEUX, la première plus belle chose qui nous soit arrivée, gardons-le en tête.
En pensant à tout ça, je suis récemment retournée lire l'article de Mère Bordel à ce sujet, un article de 2011 au titre très vendeur, à savoir : Comment sauver son couple après une naissance. Et je m'y suis retrouvée, un peu, il faut bien le dire. Davantage que ce que je croyais à l'époque où je l'ai lu.
Si je parle de ça aujourd'hui, c'est parce que des évènements récents, la fatigue, le quotidien, notre état physique et psychologique, des échanges avec mon médecin, mes proches et mes amis, m'ont poussés à regarder mon couple de plus près, à "faire le point".
Un point que nous avions déjà entamé fin septembre, lors des vacances de Mr Sioux, parce que nous avions ENFIN du temps libre (Pti Tonique étant à la crèche penfant la 2e semaine de congès de Mr) pour échanger, communiquer sur lui et son épuisement, sur notre vie, le rythme, les journées qui s'enchaînent sans trouver le temps (à 19h) ni la force (à 23h) d'échanger plus que le minimum logistiquement nécessaire, voire de simplement s'embrasser.
C'est dur parce qu'on n'a pas vraiment pris de temps pour nous alors même que notre fils avait grandi, était en mesure de comprendre un certain nombre de choses, aurait tout à fait pu passer un week-end à s'éclater chez ses grands-parents... avant d'enchaîner sur une 2e grossesse et surtout la vie avec un 2e bébé (tout petit !!).
Cela fait un moment que je ne trouve plus l'insouciance ou le lâcher prise nécessaires pour me laisser aller dans ses bras, pour aller vers lui et solliciter sa tendresse ou même l'accueillir l'esprit libre lorsqu'il vient vers moi (sans d'abord chercher à finir d'étendre le linge, lui rappeler qu'il faut faire la vaisselle, penser au sac de crèche à préparer, à la sauce tomate qu'il faut rajouter sur la liste des courses, au courrier à faire à la CAF, etc etc etc...).
Comme si mon corps n'était plus que celui d'une "gestionnaire de maison", d'une mère aux aguets, guettant le prochain réveil intempestif ou la prochaine "obligation" maternelle que je considère prioritaire sur toute autre chose.
Comme si je savais qu'en cas d'appel de l'un de mes bébés, il serait plus facile de s'arracher à la détente factice offerte par une quelconque série télé qu'aux bras de mon amoureux ou à un film sélectionné et visionné à deux, dans l'espoir d'une soirée en tête-à-tête (je repense à notre tentative de soirée du nouvel an à la maison notamment - et nous n'avions encore que Pti Tonique...!).
Alors, parce que se parler le soir, une fois tout le reste bouclé et que l'épuisement s'abat sur nous, demande un effort particulier, nous choisissions de nous taire. De remettre à demain, au week-end prochain, à quand-on-aura-le-temps.
La petite enfance n'est certainement pas la période la plus faste pour le couple mais il doit y avoir moyen de faire un peu plus pour lui.
Eux ils ont l'air niais nullipares spontanés, non ? Peut-être qu'on devrait se marier. C'est CA le secret !!!! mouahaha
J'aimerais retrouver de la bienveillance pour mon couple (mais aussi pour moi - enfin, ça pourrait être l'objet d'un autre billet, ça), des égards pour mon conjoint, des élans affectueux, de la spontanéité en fait. Il faudrait que je parte à la recherche de cette fameuse spontanéité, qui a dû rester planquée entre la naissance de Pti Tonique en août 2010 et la nuit dernière où sa toux nous a empêchés de dormir avant 3h du matin. J'aimerais retrouver des soirées qui n'en portent pas que le nom (non, 22h30-23h30, ça n'est pas une soirée). D'ailleurs, on progresse puisque Pti Tonique semble enfin décidé à s'endormir tout seul (YOUHOUUUUUUUUUUU au passage !!!!).
J'aimerais arrêter de me marrer à chaque fois que je vois la newsletter d'UGC dans mes mails, en me disant "hahaha, le ciné, c'est quoi ça déjà ? Ah oui, le truc où j'ai mis les pieds pour la dernière fois en juillet 2010...".
Alors c'est parti, voilà notre nouveau "projet".
D'ailleurs, le premier jalon est posé. Une soirée "no kids/100% love" (ça fait rêver, hein ?) est programmée pour mi-décembre - en espérant que la Ptite Iroquoise accepte le biberon d'ici là !!! (**croisage de doigts**)
On va y travailler dur.
On va se retrouver.