En imaginant le jour J…
Il y a quelques jours, j'ai racheté quelques petits vêtements "de fille" en 1 et 3 mois à ma voisine. Ils sont à présent entreposés dans un sac, dans la future chambre du petit Œuf Sioux, avec le carton de vêtements 1-3 mois utilisés pour Pti Tonique. Tout à coup, ça m'a donné envie de me lancer dans les machines, le pliage et le rangement de ces mignons petits effets. Chose que j'ai prévu de faire pendant mon congé mat, pour avoir le temps de savourer et de rêvasser, en dehors des contingences "lingères" du quotidien, qui revêtent symboliquement beaucoup moins d’intérêt !
J'ai réalisé que le jour J approchait. Je me suis sentie émue et hésitante, avançant vers l'inconnu.
Oui, c'est à nouveau l'inconnu en fin de compte. Dans un peu plus de 2 mois, je dois mettre au monde un nouvel enfant, une petite fille qui pour l’heure, s’évertue à ne pas se faire oublier à renfort de moult agitation in utero.
Je n’irai pas jusqu’à dire que jusque là, je faisais un « déni d’accouchement » comme certaines parce que depuis que je suis tombée enceinte, je ne pense qu’à accoucher ! mais ça me paraissait encore très irréel, tout comme le fait d’avoir bientôt un nouveau bébé Sioux dans les bras. J’en prends conscience mais je ne réaliserai que le jour où cela arrivera – et encore ! C’est tellement de chance, tellement de bonheur je trouve… Avoir DEUX enfants, je trouve que ça change, la famille prend un autre sens, on devient un vrai noyau dur, quelque chose d’encore plus concret qu’à 3. C’est mon ressenti, c’est très personnel mais quand je pense que l’on va passer de 3 à 4, le début d’une petite tribu, ça me paraît proprement extra-ordinaire !
J’ai hâte d’aller visiter la maternité. J’y suis déjà allée une fois pour rencontrer le gynécologue mais je dois y retourner mi-juin pour le rendez-vous avec l’anesthésiste, l’inscription officielle et LA visite des salles d’accouchement et des chambres. Et ça, ça va vraiment concrétiser les choses aussi. D’ailleurs, j’espère que Mr Sioux pourra venir pour la visite car lui aussi va y passer pas mal de temps dans cette « salle nature » (en espérant qu’elle soit libre le jour J !) et j’ai envie qu’il se projette autant que moi pour la suite.
Médicalement…
Ca y est, la semaine prochaine, on va revoir notre petite Oeuf en noir et blanc. Petite Œuf qui aura bien grandi. L’occasion de confirmer qu’elle va toujours bien (plus de 2 mois sans la voir, ça m’a paru long !!), d’avoir une idée de ses mensurations actuelles et futures (moi, ce qui m’intéresse, c’est le périmètre crânien ! Celui de Pti Tonique était parfait, une tête moyenne et bien faite qui est passée sans faire de dégât ). Je voudrais confirmer mon impression qu’elle sera sûrement plus grande et plus grosse que son frère à la naissance… pas pour lui mettre toute ma prise de poids sur le dos hein ! Mais plutôt pour voir si je suis aussi observatrice que je le crois, depuis sa 1ère échographie.
Professionnellement…
Au boulot, je suis en mode « récapitulation » et « pré-bouclage ». Je sais qu’en théorie, je pourrais être arrêtée à tout moment (ma chef aussi d'ailleurs... à chaque fois qu'elle pense à un truc qu'on doit voir ensemble mais qu'elle n'a pas de temps tout de suite, elle me lance "tenez encore un peu hein !! on va essayer de voir ça la semaine prochaine !!" en rigolant). Enfin, à compter de la semaine prochaine en tous cas, étant donné que je vois ma sage-femme jeudi pour le petit point du début du 8e mois (c'est fou !!!). Comme je lui disais la dernière fois, je ne veux pas m’arrêter sans « vraie » raison médicale. Pas qu’une grosse fatigue (ou « asthénie » comme ils disent dans ces cas-là sur les arrêts maladie) ne soit pas un motif d’arrêt légitime dans mon état mais personnellement, je me sentirais moins à l’aise dans mes baskets pour l’annoncer à mon employeur que si je sais que mon col est raccourci par exemple, ou autre motif de ce style.
En tout état de cause, je serai officiellement « hors d’état de travailler » le 8 juin au soir. Et j’ai hâte. Comme la première fois, j’ai en tête toute une liste de choses que j’aimerais faire avant l’arrivée de bébé mais également l'envie de profiter, seule, de ma maison. Bien sûr, je n’en ferai sûrement pas la moitié mais nous verrons.
Physiquement…
En-dehors de ça, passer une journée à la maison, notamment le mercredi seule avec Pti Tonique, a tendance à me fatiguer et relancer mes douleurs dans le bas du dos/au sacrum. Je peine à m’accroupir, me lever et m’asseoir des dizaines de fois par jour pour jouer avec mon fils, le porter pour telle ou telle raison, le mettre dans la voiture, le sortir, etc. Les journées de travail sont physiquement plus reposantes, sauf qu’un autre mal de dos (plutôt au milieu celui-ci) est apparu depuis 2 ou 3 semaines, qui se manifeste au bout d’un petit moment passé en position assise. Eh oui, tout se complique sur la fin… sans parler du retour des crampes du matin, qui me valent de belles douleurs dans les mollets si j’ai le malheur de ne pas m’étirer le pied dans le bon sens avant d’ouvrir les yeux !!!
Mentalement…
Il y a une chose étrange en ce moment, c’est mon impression de devenir asociale. Sous l’effet de la fatigue peut-être. La sensation de me replier sur moi-même et ma famille. L’impression de renvoyer une image un peu sinistre, d’être en décalage permanent.
L’autre soir, nous avons mangé chez une amie et j’avoue que j’avais beaucoup de mal à me sentir dans l’ambiance. J’avais du mal à me réjouir sincèrement de voir les gens, à me sentir suffisamment légère pour communiquer de façon décontractée, plaisanter et converser avec les autres – que je connais pourtant très bien. J’avais du mal à fixer les autres dans les yeux et à m’exprimer sincèrement, comme si je devais surtout discuter « pour faire bien » alors qu’intérieurement, j’avais juste envie de tranquillité, de solitude… et de sommeil aussi je crois !
Et puis je trouve que les soirées chez les autres, à devoir sans cesse surveiller que Pti Tonique ne va pas faire tomber les verres de la table basse, à l’occuper alors que rien n’est adapté à son âge (et à sa taille) malgré les jeux amenés, tout en faisant mine de profiter pleinement de la soirée et d'avoir plein de sujets de conversation intéressants, ça me fatigue, ça me disperse, je suis à tout et à rien, c'est frustrant et fatigant, ça me donne envie de rentrer chez moi !
Mon chez moi, où je serais d’ailleurs ravie, par contre, d’accueillir des gens. Je pense que d’ici l’accouchement, je vais fortement privilégier les « rencontres à domicile », comme on dit en sport. Même si ça implique que ça soit moi qui cuisine (ce qui, pour l’instant, est avant tout un plaisir), je serai bien moins fatiguée et sous pression en sachant Pti Tonique chez lui, avec de l’espace et des jeux, en ayant la possibilité de le coucher au calme, dans sa chambre, quand cela sera nécessaire, sans perturber son rythme outre mesure, en sachant qu’il ne risque pas de faire une « bêtise » à chaque pas dans un environnement inadapté, etc.
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Rendez-vous la semaine prochaine si j'ai des choses à raconter suite à mes rendez-vous médicaux...