1 an de douceur, de peau soyeuse, de rondeurs savoureuses, de sourires éclatants, de colères toute rouge avec arrachage de cheveux, de grosses larmes qui jaillissent subitement sur de jolies joues rebondies, de petite fille câline, de bras tendus vers ses parents tant désirés.
1 an de nuits discontinues, entrecoupées ou hâchées menu, de cernes, de « j’en peux plus, il FAUT que tu dormes », de « je suis là, ne t’en fais pas, je serai toujours là... », de tentatives diverses, de rendormissements multiples, de petite bouille assoupie posée sur notre épaule ou de petit corps tout chaud collé à moi, non loin du sein…
1 an d’allaitement. 1 an de tétées d’abord brèves et nerveuses, puis plus sereines, puis plus longues, puis malicieuses. 1 an de moments tendres et de plaisir partagé, les yeux (rieurs) dans les yeux (enamourés), la petite main posée sur ma peau blanche, le marquage du territoire de la belle squaw, qui ne semble pas prête à lâcher le « morceau » .
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Samedi dernier, ma jolie Iroquoise a eu 1 an.
La journée a commencé de façon quelque peu mouvementée. Depuis 24h, j’avais de violents maux de tête qu’aucun des médicaments de mon armoire à pharmacie n’était parvenu à calmer, une douleur que je n’avais jamais connue. A 4h du matin, je suis réveillée par des bouffées de chaleur, j’ai 38.5°C. J’ai également des douleurs à l’arrière de la tête à présent, ainsi que dans la nuque, à tel point que cela m’empêche quasiment de pencher la tête en avant. J’ai également de légères nausées. Je flippe.
J’appelle le 15 pour un avis. Après plusieurs minutes d’attente, on me confirme qu’il serait bien d’aller consulter dès le matin. Mais les médecins prenant des urgences le samedi matin n’étant pas légion par ici, je dois me rendre à l’évidence : il faut passer par la case Urgences Hospitalières.
Je ne peux pas attendre plus (et quitte à y passer plusieurs heures, autant commencer maintenant puisque je n’arrive plus à dormir). Je flippe. Je veux voir grandir mes enfants. Vraiment quoi. Je pense, éventuellement, à une méningite. On est jamais trop prudents, mieux vaut vérifier, ça serait bête sinon…
Le 20 juillet 2013, jour du 1er anniversaire de ma fille, je passe donc 3h aux urgences de bon matin. Une durée raisonnable par ailleurs, un médecin agréable et rassurant, une auscultation qui met rapidement fin aux doutes. Et un diagnostic en prime : sinusite frontale => 3 jours de corticoïde et ça repart (normalement).
Voilà dans quelles circonstances, dans la salle d’examen d’un CHU, à 7h du matin, en regardant le cathéter posé à mon bras droit, je me suis remémorée mon accouchement, 1 an plus tôt (à quelques heures près)... et le cathéter alors posé à mon bras gauche.
Etrange coïncidence calendaire…
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L’Irquoise a eu 1 an et comme toujours depuis sa naissance, elle bouscule les repères que je m’étais forgés en accompagnant l’évolution de son frère. Ils sont très différents, tant dans leur comportement que dans le rythme de leurs apprentissages.
Mon Iroquoise d’1 an ne marche pas et ça n’est clairement pas pour tout de suite. Elle commence à s’assoir toute seule – et encore, cela dépend de sa motivation du moment. Depuis 2 mois, elle se hisse sur les genoux, notamment en s’agrippant au bord de la baignoire et c’est alors l’occasion de jouer à coucou-caché quand elle se baisse puis remonte, avec son petit minois rieur, son nez froncé et ses petites dents du bas bien visibles.
Je me rends aussi compte que comme Pti Tonique marchait à 1 an, il pouvait répondre à nos échanges par des actes – comme aller chercher ses chaussures dans le placard quand nous disions que nous allions sortir. De ce fait, il était plus aisé de se rendre compte de sa compréhension des choses.
Et je me fais parfois la réflexion qu'à âge égal, je vois davantage l’Iroquoise comme un bébé que je ne le faisais pour son frère. A tel point que je suis sans cesse émerveillée lorsque je constate qu’elle agit guidée par nos paroles et nos demandes…. Ou bien c’est simplement mon émerveillement naturel de mère, quoiqu'elle fasse
Finalement, l’Iroquoise a la grande générosité de décomposer toutes les étapes entre la position assise et le 4 pattes puis le marche, que je n’avais pas franchement eu le temps de remarquer pour son frère, et c’est très rigolo à observer.
En tous cas, ce qui est sûr, c’est que malgré son caractère plutôt facile (ça n’est pas un BABI, elle !), l’Iroquoise sait ce qui l’intéresse, ce qu’elle veut. C’est épatant de la voir manger toute seule, depuis le départ (ce qui n'a pas facilité ma préparation des repas au début de la diversification...), en attrapant avec un air concentré de petits morceaux de nourriture d’une main, tout en tenant son petit bol de l’autre. Je la trouve toujours craquante lorsqu’elle me tend son bol vide en articulant « mamamaman » pour que je le remplisse à nouveau et sa bouille qui se plisse de rire lorsque je saisis le bol et qu’elle se sait comprise.
Jusqu’à récemment, nous parvenions encore à lui donner le fromage blanc et occasionnellement de la compote à la cuillère mais à présent, elle souhaite faire cela aussi seule. Ce qui se termine généralement en étalage générale et soin pour les mains, consciencieusement appliqué à plusieurs reprises. Cela dit, je suis admirative de sa façon de tenir la cuillère et de la porter à sa bouche dans le bon sens, depuis qu'elle a 11 mois !
L’Iroquoise est invariablement de bonne humeur. A la maison, elle sourit tout le temps. A la MAM, elle s’éclate également. Le soir, à la MAM, elle s’illumine dès qu’elle me voit, sans paraître pour autant avoir manqué de quoi que ce soit jusque là. Elle se jette en avant comme pour courir dans mes bras – même si ça ne sera pas encore pour tout de suite !
Elle semble faire de vrais câlins depuis longtemps déjà : par moments, elle se jette sur nous, pose sa tête contre notre corps et ses petits bras autour de nous et nous voilà fondus pour câlin impromptu : un enfant aussi tendre, c’est un bonheur indescriptible !
Et lorsque son père est là, lorsqu’il rentre du travail le soir ou que nous sommes en week-end, elle ne peut pas le voir passer à côté d’elle sans lui tendre les bras et l’appeler. Depuis quelques mois, elle est littéralement accro à son père : c'est épatant et attendrissant. Mr Sioux est fan de sa petite squaw et lui a fait découvrir les joies du toboggan et du camion-porteur de Pti Tonique : si je n'étais pas très rassurée par leurs jeux au début, force est de constater qu'elle en redemande dès qu’elle les voit et rit de plaisir lorsqu’on l’installe dessus.
Elle se passionne pour l'ouverture et la fermeture des objets (portes de la cuisinière de son frère notamment mais également tiroirs parfois - aïe !). J'adore la voir se pencher pour suivre nos déplacements ou des objets des yeux, attentive et concentrée.... puis riant soudain aux éclats lorsqu'on revient vers elle à toute vitesse !
Sa joie de vivre est communicative, je dois lui dire 1000 fois par jour qu’elle est « chou » (mais c’est vrai aussi !!).
Lorsqu’elle joue par terre et repère un objet qu'elle sait ne pas lui être destiné, j’adore la voir poser sa main dessus, puis lever la tête vers nous en guettant notre réaction avec son petit air malicieux de « je sais, j’ai pas le droit mais je peux hein, j’suis trop mignonne ?! », puis en plissant le nez et en rigolant autant de son audace que de notre air (si facilement) attendri.
Je pourrais parler d'elle pendant encore des lignes et des lignes.
Mon Iroquoise est rigolote, attendrissante, magnifique, volontaire, épatante, pétillante, irremplaçable...
Cette petite fille que j'ai eu le temps de désirer (avant qu'elle s'installe dans mon ventre puis pour l'en déloger), dont la présence me paraît encore parfois irréelle, subtile - à la fois coulante avec son frère, charmeuse mais claire dans ses envies avec nous - me semble s'être fait une place tout en douceur dans notre foyer, avec douce persévérance.
12 mois avec elle, une chance inouïe.