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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 06:26

L’avantage quand on ne fait que des filles, c’est qu’on n’aura jamais de belle-fille (sauf, bien sûr, si notre fille se met en couple avec une fille mais ça n’est pas le propos). Seulement un beau-fils et c’est une relation que je trouve plus aisée à gérer, qui joue davantage sur le charme. C’est en tous cas les exemples que j’ai autour de moi : ma mère adore Papa Sioux, ma grand-mère maternelle apprécie beaucoup ses beaux-fils et est particulièrement « fan » de mon père, etc.

La relation belle-mère/belle-fille possède toujours un fond de rivalité (volontaire ou non, avouée ou pas), même si certaines femmes savent très bien dépasser ce réflexe et que de belles relations, sereines et solidaires peuvent ensuite se créer.

Dans la famille de mon père, les conjoints ont toujours été assez peu considérés et on leur a toujours bien fait sentir ce statut, même si la véhémence des réflexions diminue avec le temps et l’énergie de mes grands-parents paternels. Pourtant, ma grand-mère a toujours pu beaucoup compter sur ma mère, notamment pour l’accompagner dans la vieillesse, autant pour l’aider à adoucir son quotidien de vieille dame, qu’en termes d’aide administrative et relationnelle, d’aide physique à la marche, aux soins corporels, etc. Beaucoup de ces choses sont des « affaires de femmes », des services que mon père serait sûrement un peu gêné de rendre à sa mère et sa mère de recevoir de la part de son « grand garçon ». C’est là que ma mère, lors de ses séjours chez ses beaux-parents, a eu un grand rôle à jouer auprès de sa belle-mère et principalement celui de l’oreille attentive, de l’écoute empathique du passé et du présent pas toujours très épanouissants d’une femme au foyer qui n’a pas été très heureuse dans sa vie, tout en dispensant si nécessaires des commentaires apaisants et des conseils avisés.

De mon côté, j’ai mis un certain temps à appréhender l’état d’esprit général et l’humour de ma belle-famille (il ne s’agissait pas là de vulgarité ou de « beaufitude » mais de remarques que je considérais toujours comme mi-figue mi-raisin et que j’interprétais de la façon la moins élogieuse à mon égard, ce qui avait le don de me rendre quelque peu crispée à leur égard).

Malgré cette ambivalence, ma belle-mère a toujours eu la parole assez facile avec moi dès les premiers temps et n’a pas tardé, au détour d’une conversation au départ anodine, à me compter de petits bouts de son histoire, tant personnelle (son enfance) que familiale (enfance de Papa Sioux), de ce qu’elle considère parfois comme des difficultés relationnelles avec ses enfants ou encore de l’avenir de son petit dernier.

En rentrant des week-ends dans ma belle-famille, j’ai plusieurs fois fait la remarque à Papa Sioux que j’avais le sentiment d’avoir davantage échangé avec sa mère que lui-même ne l’avait fait durant tout notre séjour – et que je trouvais ça dommage. Je sentais que sa mère avait envie de parler et qu’elle l’aurait aussi fait très volontiers avec son fils (elle me le disait même clairement parfois) mais celui-ci restait secret ou ne gardait guère de temps dans ses activités du week-end pour cela – mais sans doute sa mère ne faisait-elle pas suffisamment d’efforts pour le lui faire comprendre, de son côté ?

Aujourd’hui, j’ai toujours ce « rôle »-là, un peu malgré moi, auprès de ma belle-mère. Les premiers temps, j’avoue que ça me dérangeait, ça me désarçonnait. Je me demandais qu’est-ce qui, dans mon comportement, appelait aussi clairement à la confidence. Pourquoi, alors que je me prenais parfois des reproches ou des remarques à peine voilées, j’étais aussi celle que l’on venait trouver afin d’en savoir un peu plus sur le quotidien du fiston et de s’épancher sur sa vie passée. J’avais du mal à comprendre.

Bien souvent, je l’ai remarqué et vous me confirmerez sûrement que je ne suis pas la seule, il est bien plus aisé pour les belles-mères de passer par leur belle-fille pour apprendre ce qu’elles souhaitent ou formuler les reproches qui les habitent. Cela leur évite de « déranger » leur fiston adoré avec des questions qui pourraient l’oppresser, cela leur permet de ne pas prendre le risque de mécontenter la chair de leur chair – et de prendre ainsi le risque de se sentir moins ou mal aimée ! – tout en faisant passer les messages nécessaires (« pourquoi on ne vous voit pas plus souvent ? » étant un exemple pris tout à fait au hasard).

J’ai un autre exemple dans mon entourage d’une jeune fille qui a eu des mots assez forts avec sa belle-mère (s’achevant par une coupure des relations entre elles deux) car celle-ci faisait peser sur sa belle-fille toute la responsabilité du peu de visites qu’elle recevait de son fils (et donc du couple). Plutôt que d’en parler avec le principal intéressé, c’est-à-dire son propre enfant, et d’admettre que c’était surtout lui à qui ce rythme (peu fréquent) de rencontres convenait – n’éprouvant pas l’envie de voir ses parents plus souvent que cela (une fois encore, à eux de régler leur histoire… mais c’est tellement moins douloureux d’accuser quelqu’un d’extérieur plutôt que de se retourner sur la façon que l’on a eu d’élever son enfant jusque là !).

 Quand je pense à tout ceci, je me dis qu’être la mère d’un garçon n’est pas une mince affaire (on en reparlera quand j’aurai une fille, rappelez-le moi le moment venu !). J’espère que quand Pti Tonique sera grand et qu’il sera en couple (à supposer que ça soit avec une fille… bin oui, je ne connais pas encore ses orientations sexuelles, on ne sait jamais !), j’aurai le bon sens de m’adresser avant tout à lui en ce qui concerne notre relation, la fréquence des moments où l’on se verra, le récit de son quotidien, etc. Car même si j’apprécie ma (future future future) belle-fille, il s’agira avant tout de ma relation avec mon enfant, de la qualité des échanges que nous avons bâtis jusque là – c’est un peu à ce moment-là que l’on se rendra compte de la portée de notre éducation en termes de communication et d’envie d’échanger. Car après tout, avant que leur fils se mette en couple, comment les mères ont-elles communiqué avec eux ? Il n’y avait pas de belle-fille pour jouer le (mauvais) rôle d’intermédiaire/diplomate/psy/organisatrice/et-plus-encore.

 

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commentaires

V
<br /> <br /> Il faut voir que souvent, à l'époque de leur scolarité, les sourds étaient assez isolés, généralement entre eux, et pas baignés dans le monde réel, dans des classes adaptées comme maintenant.<br /> <br /> <br /> Elle est très très influençable à ce qu'on lui dit. Elle peut changer 12 fois d'avis dans une journée sur un sujet, si elle a vu 12 personnes n'ayant pas le même point de vue.<br /> <br /> <br /> Elle ne comprend par exemple pas trop le principe du long terme (genre acheter les yaourts par 16, c'est moins cher au kilo donc à long terme puisqu'elle en achètera de toute façon 16 au final ;<br /> ça lui échappe, ce qu'elle voit c'est le prix à payer à la caisse).<br /> <br /> <br /> Elle saute de joie de venir nous voir, et déprime parce qu'on ne va pas boire de champagne pour un anniversaire. Ca me rappelle les enfants qui ont des émotions très fortes, très entières.<br /> <br /> <br /> Alors du coup, outre le fait que j'ai beaucoup de mal à me faire comprendre, on a de toute façon pas de relation classique BM-BF ^^<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Et bien merci, j'aurais appris des choses sur les sourds (et leur scolarité il y a 50 ans).<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> Ma BM est source ce qui à la fois simplifie et complique les choses ^^ On peut assez peu discuter, et comme beaucoup de sourds de son époque, elle est restée très enfant<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Ah oui, c'est particulier.<br /> <br /> <br /> Elle est restée "très enfant" ? Etrange, je n'avais jamais imaginé ça comme ça. Même en ayant eu des enfants elle-même et une vie de famille à gérer ?<br /> <br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> Oui je confirme avoir vu des femmes passer par leur belle-fille pour parler de/avec leur fils. Je l'ai constaté dans les familles où le fiston parle peu, alors hop hop on va voir si sa femme est<br /> plus loquace. Mais aussi dans des familles où il n'y a que des garçons. L'arrivée de sa femme fait plaisir à la maman, d'avoir une femme plus jeune, une "fille" à qui parler et transmettre.<br /> <br /> <br /> Est-ce que ça comble leur manque d'avoir eu une fille ?<br /> <br /> <br /> Est-ce que ça les aide à en savoir plus sur leur fils ?<br /> <br /> <br /> Est-ce que parler de leur fils n'est pas aussi un moyen commode de trouver des sujets de conversation, et ainsi inclure leur belle-fille dans la famille ?<br /> <br /> <br /> (Pour ma part c'est assez différent avec belle-maman)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Je pense qu'il y a effectivement des deux pour ma BM : son fils parle peu si on ne lui pose pas de question et ça doit lui faire plaisir d'avoir une fille avec qui parler facilement (les rapports<br /> avec sa propre fille ne sont pas toujours évidents).<br /> <br /> <br /> Toi c'est plus simple que tout ça avec BM ou plus tendu ?<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> C'est ça ! ils sont au Cambodge exactement. J'y suis déjà allée 2 fois avec mon mari et dans l'idéal je voudrais que nos enfants y aillent quand ils pourront admirer comme il se doit le pays et<br /> comprendre son histoire...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> C'est vrai, quitte à partir loin et dans un beau pays, autant que les enfants puissent vraiment en profiter et avoir des souvenirs, je suis bien d'accord avec toi <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> c'est un peu particulier parce que mes beaux-parents habitent sur un autre continent. On ne les voit pas souvent, quand Gabin avait 6 mois on est allé les voir 15 jours, ils sont venus à Noël<br /> dernier pour voir leur petite-fille et là ils insistent pour qu'on viennent les voir l'été prochain (tous frais payés of course!). <br /> <br /> <br /> Sauf que moi j'ai pas trop envie de me taper 12h d'avion et une escale avec 2 enfants en bas-âge pour passer 15 jours en famille...Donc j'ai dis à mon mari "s'il veulent voir les enfants, ils ont<br /> qu'à prendre l'avion, Eux". <br /> <br /> <br /> A part ça je suis une super belle-fille :) <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> LOL ! T'as bien raison, votre sérénité avant tout, c'est vous qui avez des enfants en bas âge et c'est déjà assez compliqué à gérer comme ça ! Ils sont sur quel continent, Asie ?<br /> <br /> <br /> <br />

Une Indienne Dans La Plaine

  • : Madame Sioux
  • : J'ai plusieurs cordes à mon arc : mère épuisée mais comblée (de Pti Tonique 3 ans et l'Iroquoise 16 mois), rédactrice Web indépendante, squaw libérée, concubine intermittente (quand il nous reste 5 min), cuisinière de trucs rapides qui prennent toujours plus de temps que prévu, écrivaine à la plume de vautour, chevaucheuse de bisons dans les plaines autour de Lyon.
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