C'est un peu dingue d'en venir à se poser cette question - c'est en tous cas mon avis.
Dans ma quête actuelle pour me reconquérir et "m'honorer", me demander qui j'étais avant de devenir mère, avant de mettre au monde mon Pti Tonique et de me faire emporter par le cataclysme, est une question fondamentale.
Je crois que c'est une riche idée pour retrouver ce qui me faisait sourire et vibrer en-dehors des sourires (et des siestes) de mes bébés.
***
Avant d'être mère, je vivais dans un 49 m² de Lyon avec Mr Sioux. Tout à notre projet de construction de maison dans la campagne environnante, nous venions de quitter notre 47m² dans un immeuble et un quartier bien plus chers pour un home sweet home finalement plus cosy et mieux agencé - et surtout moins onéreux - dans le but d'économiser et de financer les intérêts intercalaires qui ne tarderaient pas a tomber.
Ce projet de maison occupait bien nos esprits et nous faisait courir les promotions de parquet et de canapé entre deux week-ends en vadrouille.
Nous étions des amoureux des petits week-ends à deux sur les routes, à découvrir les régions de France au gré des chambres d'hôtes de charme et des restaurants de tous poils, acquiesçant aux recommandations du Routard et savourant les caves que le hasard mettait sur notre chemin.
Pour autant, je n'oubliais jamais de "négocier" la conception (que j'espérais prochaine) de notre premier enfant, envie qui me taraudait depuis déjà fort longtemps... Moi, je le voulais à 26 ans au plus tard (chacun ses idées fixes), Mr Sioux voulait attendre d'avoir quelques années d'expérience professionnelle, afin de se sentir plus mature ou responsable pour le rôle de père (chacun ses repères, donc !). Finalement, l'installation dans la maison future est devenu le jalon sur lequel nous nous sommes accordés.
L'une de nos récentes promenades dominicales (on s'y remet tout doucement)
En fin de journée, alors que j'aurais eu tout loisir de cuisiner sereinement et longuement (même sans Thermomix à l'époque), je n'y consacrais finalement pas autant de temps qu'aujourd'hui, préférant surfer sur Internet ou (je me souviens très bien de cette période) me repasser de À à Z les 10 saisons de la série Friends (que je n'avais jamais vues dans l'ordre). Perte de temps ? Pas sûre. Après tout, tout futile que cela puisse paraître, ce n'est plus une chose que j'aurais le loisir de faire aujourd'hui alors on peut dire que j'en ai "profité".
Les week-ends où nous restions à la maison, je faisais de longues grasses mat, nous traînions chez nous, nous surfions, nous regardions beaucoup de séries (au petit-déjeuner, le soir en mangeant), nous allions remplir les placards à Auchan (super sortie...), nous allions au cinéma, nous nous couchions tard et nous nous plaignions ensuite d'être fatigués la semaine (on ignorait alors ce que "fatigués" signifiait vraiment !!!).
Mr Sioux rentrait toujours trop tard à mon goût, autour de 20h. Aujourd'hui, je crois que ça ne me poserait plus de problème, trop heureuse de pouvoir profiter d'un si long "temps pour moi". Pourtant, à l'époque, l'ayant rejoint sur Lyon pour que nous soyons ensemble, je trouvais ça un peu "nul" que le travail lui prenne tant de temps.
Deux fois par semaine, j'avais donc trouvé des activités extra-professionnelles qui me plaisaient : chorale et atelier d'écriture. La chorale, je n'ai tenu qu'un trimestre et demi je crois. Si j'appréciais les moments de chant en choeur (d'une grande intensité), la moyenne d'âge était assez élevée et je n'ai jamais réussi à me lier avec personne - or, quand le volet social est aussi peu développé, j'aime autant être chez moi, finalement.
L'atelier d'écriture en revance, même s'il avait l'inconvénient de finir tard, était un vrai petit moment de respiration. Les contraintes et exercices proposés me donnaient matière à écrire, ce que je ne me faisais plus de moi-même, malgré mon grand attrait pour cela.
J'aimais beaucoup la photo et j'étais même capable de me fouler la cheville pour aller photographier un paysage toscan que je trouvais saisissant - c'est une anecdote de notre voyage en Italie mais c'est un peu moi... grande sportive dans l'âme !!
Suite à notre installation dans notre maison, j'avais fait l'effort de m'inscrire avec deux copines dans un club de gym, où nous allions une fois par semaine. Puis... je suis tombée enceinte ! Et je n'ai plus osé faire le moindre abdo (il faut dire que ça n'exigez pas de moi un sacrifice incommensurable non plus...).
***
Voilà à peu près ce qu'était ma vie AVANT. Que faire de tout cela aujourd'hui ?
Qu'aurais-je envie de reprendre, comment prioriserais-je le temps libre que je souhaite me dégager ?
Je ne peux pas l'occuper que de choses primordiales, le futile fait aussi du bien (par exemple, j'ai envie d'un vernis orange... sachant que je ne me manquille jamais, et ne me vernis encore moins quoi que ce soit... c'est donc une révolution ! lol).
J'ai des pistes, je réfléchis. A mes envies personnelles comme professionnelles...
Je reviens vous parler de tout ça quand ce sera plus clair.
Et vous, QUI étiez-vous avant d'être parent ? Avez-vous eu le sentiment d'une rupture nette au point d'avoir besoin de réfléchir à "ce qui vous faisez vous" auparavant... ou avez-vos réussi à garder le fil rouge de votre quotidien, de vos envies et besoins ?