Cela fait bien 2 mois que j'ambitionne de partir un week-end ou au moins une journée, juste Mr Sioux et moi. Pour nous retrouver, pour profiter de temps libre et sans contrainte, sans un bébé à gérer, un bébé qui passe toujours avant tout le reste - nos envies, nos besoins, notre sommeil, etc.
J'ai dû travailler Mr Sioux au corps pour parvenir à organiser ce moment, parce qu'il n'était pas prêt à lâcher son fils si aisément. Nous avions convenu que mes parents viendraient garder Pti Tonique chez nous, minimisant ainsi les changements pour lui. A l'approche de D-day, j'avais beaucoup de mal à me projeter et trouver le temps d'organiser ce mini-périple. Nous sommes partis à l'arrache vendredi soir, vers 19h30, direction Grenoble. Ni hôtel ni resto réservés. Mais après tout, l'essentiel, c'est qu'on allait avoir du temps pour nous et sans bébé à gérer, il n'est pas aussi indispensable que tout soit organisé et anticipé.
Dans la voiture, nous avons sélectionné le resto (parmi ceux qui servaient encore à 21h30, ce qui réduit le choix), un peu à l'arrache. En arrivant, nous avons pris une chambre dans l'hôtel convoité et où je savais tout de même qu'il y en aurait de libres, avant de partir nous restaurer.
Finalement, ça ne s'est pas avéré évident de profiter quand à tout moment, on menace de piquer du nez dans son "hamburger façon Rossini". Difficile de faire abstraction de la grande fatigue pour savourer ces moments.
Difficile de ne pas imaginer, quasiment à chaque instant, ce qu'aurait fait ou baragouiné Pti Tonique dans telle ou telle situation. De ne pas rigoler en pensant à ses mimiques caractéristiques et craquantes. Oui je sais... c'est typique des parents qui ne partent pas souvent sans leurs enfants !!
Et puis quand on a qu'un seul (demi) week-end tous les 15 mois, on devient forcement exigeants. On a la pression pour que le resto soit mémorable et romantique (très
bon au final mais on repassera pour le romantisme), la chambre d'hôtel parfaite, les tarifs à la hauteur des prestations, plus que jamais. Je ne vais pas me plaindre alors que j'ai eu la possibilité de m'accorder cette mini pause - toute en tiraillements divers - mais rien n'est jamais simple.
Je suis pleine d'angoisses en ce moment et a moment donné, réaliser que je vais passer la nuit aussi loin de mon tout petit, pour la 1ère fois de notre vie commune, me fait craindre le pire... pour nous. Et redouter que s'il arrivait malheur, nous le laissions orphelin.
Ouais, je sais, je suis pas très marrante à lire moi en ce moment.
Cela dit, le lendemain matin, nous avons réussi à savourer un bon petit-déjeuner de princes, dans le calme et la sérénité.
ouais, on était des morts de faim !
Nous n'avons rien fait de particulièrement marquant de notre journée mais nous étions deux, sans contrainte horaires ni (trop de) pression. Et à un moment donné, j'avais hâte de rentrer retrouver la petite bouille d'amour de mon bébé !
On a réfléchi dans la voiture au retour. Je m'étais dit que le 1er pas était le plus dur et qu'après ça, il nous serait plus facile de le refaire, sans doute pour un week-end entier.
Mais à la réflexion, ça ne nous tentait pas plus que ça. Tout d'abord parce que le week-end, c'est notre seul moment en famille de toute la semaine et que ça nous ferait drôle de reprendre le travail le lundi sans avoir profité de temps tous les 3. Sans jeux, rigolades, siestes, changes de couches et promenades ensemble... Et puis aussi parce que même si avec un enfant, on n'agit pas aussi librement, ça reste un tel bonheur de le voir agir et réagir en situations nouvelles, en voyage, lorsqu'on l'emmène avec nous quelque part. Ca n'est pas toujours facile mais ça forge des souvenirs. C'est différent de la vie à 2 mais c'est pour ça qu'on l'a fait notre bébé, non ? Parce qu'on aime ces instants partagés, ces moments vécus à travers le regard de notre tout petit blond souriant et pétillant, spontané et craquant.
Alors on se dit qu'une journée par-ci par-là, c'est sûrement pas mal et appréciable. Mais pas plus.
Pour le moment.